martes, 27 de mayo de 2008

Enivrez-vous de Charles Baudelaire

Hace mucho tiempo, en mi viejo blog, publiqué una traducción a un poema de Charles Baudelaire. La reencontré ayer, y hoy al compartirla, mi amigo Ángel Manuel Escamilla Perez (TAFO) me hizo algunas propuestas de mejoras, así que me decidí por retraducirlo, y volverlo a postear, ahora en mi nuevo blog.

XXXIII
Enivrez-vous

Il faut être toujours ivre. Tout est là. C'est l'unique
question. Pour ne pas sentir l'horrible fardeau du
Temps qui brise vos épaules et vous penche vers la
terre, il faut vous enivrer sans trêve

Mais de quoi? De vin, de poésie, ou de vertu, à
votre guise. Mais enivrez-vous.

Et si quelquefois, sur les marches d'un palais, sur
l'herbe verte d'un fossé, dans la solitude morne de
votre chambre, vous vous réveillez, l'ivresse déjà
diminuée ou disparue, demandez au vent, à la vague,à
l'étoile, à l'oiseau, à l'horloge, à tout ce qui fuit, à
tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui
chante, à tout ce qui parle, demandez quelle heure il
est; et le vent, la vague, l'etoile, l'oiseau, l'horloge
vous répondront: "Il est l'heure de s'enivrer! Pour
n'être pas les esclaves martyrisés du Temps, enivrez-
vous; enivrez-vous sans cesse! DE vin, de poesie ou
de vertu, à votre guise."


XXXIII
Emborrachate

Hay que estar ebrio siempre. Eso es todo, es lo único
importante. Para no sentir el horrible peso del
Tiempo que hace añicos tu espalda y te inclina hacia la
Tierra, hay que embriagarse sin tregua

¿Pero de qué? De vino, de poesía o de virtud, a
Tu gusto, Pero embriagate

Y si alguna vez, sobre la escalinata de un palacio, sobre
La hierba verde de un pozo, en la soledad sombría de
Tu recamara, te despiertas, y la embriaguez ya ha
Disminuido o desaparecido, pregunta al viento, a la ola, a
La estrella, al ave, al reloj, a todo lo que huye, a
Todo lo que gime, a todo lo que rueda, a todo lo que
Canta, a todo lo que habla, pregunta que hora
Es; y el viento, la ola, la estrella, el ave, el reloj
Te responderán: "¡Es hora de embriagarse!, Para
No ser los esclavos martirizados del tiempo, emborracha-
Te; ¡emborrachate sin cesar! De vino, de poesía o
De virtud, a tu gusto."



"Enivrez-vous"
Charles BAUDELAIRE - en el libro "Le spleen de Paris - Petits poèmes en prose".

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